Aujourd’hui, la Tunisie entière enterre un homme tombé sur le champ d’honneur. Aujourd’hui une page de notre glorieuse Histoire s’écrit sous nos yeux. Aujourd’hui, un nom vient s’ajouter au Panthéon/Mémoire des grands de ce pays.

Au moment où La Tunisie pleure un homme de courage et de qualités, au moment où le peuple, dans sa diversité s’immobilise, l’espace d’une journée, au moment où le destin de ce peuple se joue pour un oui ou pour un non, la classe politique a choisi de dire NON.

La rage remplit mon cœur lourd de rancœur. La colère envahit mon âme de tunisienne jusqu’à la moelle.  Et je lance mon cri déchirant à la face du monde. Un cri de détresse  et de mépris. La classe politique de mon pays est folle de ne pas voir la planche de salut. Le peuple l’a pourtant prévenue le 6 février.  Le peuple a dit son mot mais l’élite fait la sourde oreille ou celle qui n’a pas compris. Le message est pourtant clair : LA DEMOCRATIE ICI ET MAINTENANT.

Nous n’avons que faire de vos détails techniques : article 17 ou n’importe quel autre numéro. L’enjeu est de taille est le moment est grave pour que l’on ne s’amuse plus de vos simagrées. Hamadi Jebali ne me représente pas mais il a eu l’intelligence de faire le bon choix à un moment clé. Je le soutiens comme 99% du peuple, alors arrêtez votre cinéma.

Le président de la République se cache derrière son représentant pour nous dire qu’il s’accroche à son poste, aux dépens de l’unité nationale. L’ANC se cache hors de l’hémicycle pour laver son linge sale, hors de notre vue. Oh oui, ma colère est grande devant cette désolation de l’esprit des hommes qui se sont fait une réputation de conards à la traine et qui ne s’en séparent pas, à l’instant où il faut dire OUI et non pas NON.

Ma colère gronde et il faudra qu’elle gronde partout où les hommes libres veulent le dire en clair et en précis.  Il n’y a qu’autour de la dépouille de notre héros national, Chokri Belaïd que l’on puisse le faire pour qu’ils comprennent enfin. La rue est notre domaine et la rue gronde mais il faudra qu’elle gronde, encore et encore, plus fort, aujourd’hui, à la mi-journée. Submergeons le discours lénifiant  de ces misérables, sous le nombre de nos voix vibrantes, à l’unisson. Signifions-leur, une fois pour toute, que c’est leur dernière chance d’être à la hauteur des enjeux de tailles qui déterminent notre destin.

Et s’ils font la sourde oreille, demain, nous irons, ensemble, arracher, de nos propres mains, le chiendent qui envahit nos instituions.  Demain nous rendrons à notre Tunisie son honneur bafoué par une bande minable d’opportunistes, de sangsues, qui ne se gavent jamais assez.

Soyez nombreux, soyez des hautparleurs hurlant vos plus hauts décibels, pour leur casser les oreilles et ce qui leur reste de mépris à l’égard de ce grand peuple qui ne se lasse jamais de tout recommencer.

TAHYA TOUNES